Ils ont construit la maison dont tout le monde rêve avec des girafes à la fenêtre

Il y a des maisons qui racontent une époque. Et d’autres, plus rares, qui en inventent une. Giraffe Manor fait partie de cette deuxième catégorie. Une bâtisse coloniale en plein cœur du Kenya, où les hôtes partagent leur petit-déjeuner avec des girafes. Une image devenue virale. Mais derrière ce décor de conte, il y a une histoire de famille, de transmission, et de pari un peu fou.

Tout commence dans les années 1930, quand un aristocrate écossais fait construire une maison dans la banlieue verdoyante de Nairobi. Le style est Tudor, les plafonds hauts, les cheminées massives, et tout autour, des acacias à perte de vue. À l’époque, personne ne parle de lodge ou d’écotourisme. On y vit, simplement, au rythme de la savane.

Ce n’est que cinquante ans plus tard que l’histoire prend un tournant. En 1974, Betty Leslie-Melville et son mari Jock, tombent amoureux de cette demeure oubliée. Elle, Américaine engagée dans la conservation animale. Lui, issu d’une grande famille kenyane. Ensemble, ils adoptent un bébé girafe menacée, nommée Daisy. Une première. Puis une deuxième. Puis une colonie entière. Le manoir devient sanctuaire.

À l’époque, l’idée d’héberger des animaux sauvages chez soi paraît étrange. Mais les Leslie-Melville ont une vision : sensibiliser, éduquer, protéger. Ils ouvrent alors les portes de Giraffe Manor aux curieux. Pas un hôtel. Une maison. La leur.

C’est leur fils, Mikey Carr-Hartley, qui transformera cet héritage familial en expérience unique. Avec sa femme Tanya, ils fondent The Safari Collection, un ensemble de propriétés haut de gamme au Kenya, avec un ADN commun : le lien à la nature. Giraffe Manor devient alors ce qu’il est aujourd’hui : un lieu presque irréel, où les girafes passent la tête par la fenêtre au petit matin, et où chaque chambre raconte un pan de l’histoire de la famille.

Mais au-delà du décor, c’est une certaine idée de l’hospitalité qui marque les esprits. Ici, on ne vient pas cocher une case sur sa bucket list. On vient pour ressentir. Pour vivre quelque chose de rare : la sensation que le monde peut être à la fois sauvage, beau, et profondément humain.

Il y a mille manières de concevoir une maison. Mais celle-là est née d’un engagement, d’un amour pour les animaux, et d’une famille qui a préféré partager plutôt que posséder.

Et c’est peut-être ça, le vrai luxe aujourd’hui.

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