
L'idée de tout quitter, tout plaquer, se réinventer et réécrire le reste de votre vie vous a déjà habité ? Par exemple, lorsque les pluies de novembre s’abattent sur les fenêtres du bus qui vous emmènent au travail et que, les écouteurs vissés aux oreilles, vous vous plongez dans des rêves éveillés d’une vie de voyage, de nature et d’aventure, avant d’être vivement rattrapé par la réalité ? C’est justement l’histoire d’Ambre, une lyonnaise de 34 ans, cadre dynamique au salaire confortable, co-propriétaire de son bien qui a suivi ses rêves. En février dernier, elle décide de tout vendre et de tout quitter du jour au lendemain pour s’engager dans un long périple aux accents nomadiques.
Chez Zefir, nous aimons particulièrement tout ce qui a trait, à l'évolution en conscience des trajectoires des personnes. Faciliter la mouvance est d’ailleurs l’un des moteurs de notre activité. Nous partageons son témoignage pour mettre en lumière cette énergie de changement et de fluidité que nous avons à cœur d’encourager.
“ J'ai fait une des meilleures écoles de commerce en France dont une année d’échange universitaire et mon stage de fin d'études au Canada. J’ai aussi eu la chance de pouvoir visiter cette région du monde en road trip et descendre jusqu'au Mexique. Avec le recul, je pense que c’est ce voyage qui a déclenché chez moi un désir de mobilité que j'ai réfréné sans savoir qu’il ne me quitterait plus. Ce désir inassouvi, prendrait la forme de rêveries compulsives, de pics de frustration et d'anxiété chroniques que je dissimule tant bien que mal. Pendant cette dernière décennie, j'ai eu la sensation d’entendre des tambourinements de portes incessants dont je ne peux dire s’ils sont des acouphènes ou s’ils relèvent de mon imaginaire.
Quand je rentre en France, j'ai 24 ans, un diplôme de grande école en poche, et des opportunités professionnelles qui se bousculent. J’enchaîne les postes de chargée de projet, puis de responsable de projet, je me spécialise en gestion de risques, pour des “grosses boites”, où somme toute, je trouve un semblant d'épanouissement. Gravir les échelons, et occuper des postes de direction apportent son lot de gratifications professionnelles, tout en insufflant un semblant de satisfaction personnelle.
Sur le plan sentimental, je me mets en couple l'année qui suit mon retour de voyage d'études. Je partage beaucoup avec cette personne, y compris notre cercle d’amis. Je vis ces dix années reconnaissante de la vie que je mène, mais je sais qu’une part de moi est anesthésiée.
J’ai souvent l’impression de regarder une version de moi vivre, et de répondre à toutes sortes d’attentes extérieures sans jamais questionner mes attentes profondes. Le cap de la trentaine passé, je vois tout notre entourage établir ses projets de mariage, d’achats immobiliers, de parentalité, et toutes sortes de plans de “vie d'adulte”. Je sens que ça va être notre tour.
Je n’ai jamais été pressée de cette vie là. Même si je formule quelques fois des projections en ce sens, je sens que c’est plus une sorte de mécanisme presque robotique. Une forme de réponse désincarnée à la pression de mon partenaire et mes proches, mais aussi aux injonctions sociétales. Je finis tout de même par céder pour l’achat immobilier quand mon partenaire déniche une perle rare dans le centre de Lyon, avec un toit terrasse à la vue imprenable, une chambre en plus pour un éventuel futur bébé et un agencement de rêve. En plus, ça coïncide avec une donation du vivant de mes généreux parents qui permet de financer un apport conséquent.
Toute cette réflexion et ces projets s'opèrent alors que je me sens toujours désincarnée. Ça fait boum boum boum dans ma tête. Du jour au lendemain, je suis assaillie par des questions internes sur le sens de ma vie, mon travail, mon couple. Elles se manifestent que je sois sous la douche, dans le métro, au travail ou à la maison, seule ou accompagnée. La journée, je rêve d’une vie de voyage, et le soir, je cauchemarde ma vie de sédentaire. Je sais, je ne suis pas censée me plaindre. Je suis privilégiée, chanceuse même, d’avoir une famille aimante, un partenaire formidable, de bons amis, un travail confortable, et désormais je suis copropriétaire d’un appartement que beaucoup m’envient.
Mais je rêve d’une vie diamétralement opposée à celle que je vis. Avec des journées chaque fois différentes les unes des autres, où je pourrais décider chaque matin d’incarner une nouvelle version de moi-même, de tenter de nouvelles activités, voir de nouveaux paysages, traverser de nouvelles frontières. Je m'imagine sur des pirogues à tenter la pêche traditionnelle du mérou sur les côtes du Sénégal, à m’essayer à l'ornithologie au Costa Rica, ou à faire du surf en Australie même si j’ai peur des requins.
Pendant plus d'un an, mon mal-être m’enfonce dans des insomnies abyssales. En septembre dernier, je finis par craquer et à en parler à quelques proches en cercle très restreint. Mes doutes semblent contradictoires avec l’image que je renvoie de working girl qui enchaîne les sorties. Moi je sais que je vais à toutes ces soirées pour fuir les affres de la solitude et noyer l’écho des cris de ma conscience.
Ma mère et mes amies sont sonnées par ma “crise existentielle”. J’entends toutes sortes de clichés qui réduisent mon envie de vivre à un état passager qu’il faut étouffer, alors que je suffoque déjà. “C’est peut-être une crise de la trentaine tardive” ou “une crise de la quarantaine précoce ?”, “Fais un bébé, tu verras la maternité, ça change tout ça rapproche de l'essentiel”, “Change de travail ?”, “Quitte ton mec ? ”, “Pars en vacances, non ?”, “Ça va passer ?” ,“On a tous envie de vivre au soleil sous un palmier, mais bon la vie ce n'est pas comme ça.”
Une crise ça veut dire que c’est passager. Mais moi, je le sais, ça fait déjà une décennie que je me sens désincarnée. Environ un tiers de ma vie. Ça fait long pour une crise. Personne ne prend en compte la profondeur de ce que mes interrogations impliquent.
Pourquoi personne n’arrive à me dire : “Tu es libre. Si tu sens que la vie que tu mènes n’est pas vécue en conscience, alors, change de vie, explore-toi et explore le monde s’il le faut et que tu le peux. Choisis.” ?
À quel point les esprits sont-ils formatés pour que les seules voies que l’on me propose soient celles d'un schéma de vie de famille et de vie professionnelle relatifs à mon âge et à mon genre ? J’entends que ces remarques se veulent bienveillantes dans le fond, mais elles éludent violemment toutes opportunités de quête du bonheur en dehors des sentiers normatifs.
Quatre mois après mon emménagement, je tombe sur un carton de vieilles photos de famille. J’y vois des photos de mon grand-père, qui était capitaine de bateau, ébahie comme à mes 5 ans par tous ses voyages aux quatre coins du monde. Je vois des photos de ma grand-mère originaire du Maroc, qui dégagent tant de couleurs, de chaleur et de mystère. Je suis envahie d’un souffle chaud, qui me transperce.
Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, mais c'est à ce moment-là que je sais que je ne peux plus continuer à faire semblant. C’est presque de l’ordre de l'instinct, ça vient des entrailles. À cet instant précis, et même si ce n’est pas facile, je sais que je vais me délester de tout ce qui constitue ma stabilité et mon cocon. Je vais me détacher de mon couple, de ma carrière, de mes proches, et je vais matérialiser mon envie profonde.
Je verbalise ma décision auprès de tout mon entourage. J’ai la chance d'être soutenue, même si beaucoup ne comprennent pas. J’ai presque occulté de ma mémoire la spirale de la rupture, de la démission et cette annonce aux proches.
Mais je dois acter la distance. Je booke un voyage en Espagne, et je traverse le pays du Nord au Sud en minivan. Oui, c’est cliché. Mais pour la première fois de ma vie d’adulte, je suis seule. Pourtant, je me sens portée et profondément heureuse. Je finis à Gibraltar.
Le Maroc est tout près. Il est même déjà là.
Je rentre en France pour clôturer des détails administratifs, et gérer la vente de mon appartement avec mon ex-partenaire, dire au revoir à ma famille et préparer mon itinéraire.
Heureusement, les processus de vente ont évolué et je tombe par hasard sur le concept de Zefir. C’est poétique de se tourner vers eux alors que j’ai toutes ces images de “vents de changement” qui m’habitent. L’offre d’achat en une semaine permet à mon ex-compagnon et moi de designer nos prochaines étapes personnelles sans avoir à se soucier de fluctuations financières. C’est beaucoup plus simple que ce que je pensais.
C’est décidé, je pars au Maroc pour renouer avec mes racines, et je prévois de longer la côte de l'Afrique de l’Ouest pour partir en quête d’un bateau qui accepterait de me prendre pour traverser l’Atlantique. Peut-être un bateau de marchandises ? Je documente, planifie quelques incontournables, mais je laisse surtout la porte ouverte à la spontanéité.
La première réaction de mon entourage ne me surprend pas. “Mais t’es folle une femme toute seule ?” Personne autour de moi ne prévoit de faire ce périple, ni ne s’est réellement posé la question de sa faisabilité. Pour autant, personne ne se gêne pour projeter ses préjugés et ses propres insécurités sur mon périple. Je ne les écoute pas.
Au moment où je vous écris, je suis actuellement quelque part au milieu du Sahara marocain, où je profite de l’aura du désert. Construire sa propre expérience de vie, et sa propre perception du monde est inestimable. Sortir de ma zone de confort, explorer ma propre résilience, et observer des sociétés diverses et différentes de celles où j’ai grandis, me permet de découvrir des pans insoupçonnés de moi-même. Ça ne tambourine plus à la porte de ma conscience.
Aucun statut de cadre à la vie confortable, insérée dans la société n’a su m’apporter un tel trésor. Certaines journées apportent leur lot de problèmes en tous genres, mais je n'échangerai ma vie pour rien au monde. Quand je repense à mon train-train, c’est parfois comme un souvenir lointain, ou comme un rêve dont on a du mal à se remémorer.
Pour l'instant, je planifie peu, j’avance au gré des rencontres, et des envies sur cet itinéraire dont je ne connais pas encore l’issue.
Je n’exclus pas l'idée de trouver un emploi en télétravail si je me sens prête dans deux ou trois ans, ni de revenir habiter en France dans les prochaines années. Je n’exclus pas non plus l’idée de trouver une ville d’adoption où je ferais quelque chose de complètement différent. Mais c'est justement cet inconnu, cette vie non planifiée et dans la mobilité qui me porte.
C'est la vie que j’ai choisie, sans me laisser aspirer par les spirales conventionnelles.
Prochaine étape : découvrir les basses vallées des oueds Ziz et Ghéris. Devant cette étendue désertique et face aux vents de sables qui me font parfois vaciller, je me mets bientôt en quête des oasis légendaires de la région de Tafilalet. Ce qui aurait pu sonner comme la métaphore d’un sentiment de vacuité relatif à mon ancienne vie, est aujourd’hui une réalité bien concrète qui me comble au plus haut point.
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